jeudi 27 octobre 2011

Le design pour tous

Le site Influencia.net me fait une nouvelle fois l'honneur de publier mes réflexions au sujet d'un nouvel état d'esprit en matière de design et de conception, le Design Universel, que j'avais partagées ici il y a quelques jours :

http://www.influencia.net/fr/actualites1/design-pour-tous,31,2050.html

mercredi 26 octobre 2011

Quand les jeunes planchent sur notre futur



Lorsque l'on parle d'innovation, on parle du futur. On parle de solutions à inventer pour rendre demain plus facile, plus brillant, plus prometteur, plus accueillant, plus économe, plus performant, ... Et je me suis dit que les personnes sans doute les plus concernées par cet avenir meilleur devaient être les plus jeunes d'entre nous. Alors je suis allé faire un tour ces jours-ci sur deux campus de grandes écoles de ma bonne ville de Nantes à la recherche des sujets qui inspirent aujourd'hui les étudiants dans le cadre de leurs différents projets d'études. J'ai ainsi eu la chance de parcourir deux expositions de projets de fin de cursus dans une école d'ingénieurs (Ecole Centrale de Nantes) et une école de design (Ecole de Design de Nantes).

Voici donc à travers cette sélection de projets innovants, une vision de notre avenir plus ou moins proche tel qu'il est envisagé par nos têtes pensantes de demain :




Imaginer la rue du futur (Ecole Centrale Nantes)
Quelles solutions technologiques pour relever les grands défis de demain en matière d'économies, d'écologie et de société dans les rues de nos villes ?



Stimuler la pollinisation en ville (Ecole Design Nantes)
Comment permettre l'installation de ruches et leur observation en toute sécurité et facilité en milieu urbain ?





Utiliser les différences de températures entre les eaux de surface et profondes pour créer de l'électricité (Ecole Centrale Nantes)
Mettre au point des échangeurs thermiques et des capteurs adaptés à la production d'électricité en mer.




Offrir intimité et bien-être aux enfants en foyer d'éducation (Ecole Design Nantes)
Offrir aux enfants en chambre commune un espace personnel isolé pour créer les conditions d'intimité nécessaires à leur épanouissement.



Concevoir un système de port sec pour un agencement des navires plus compact que les espaces portuaires actuels (Ecole Centrale Nantes)
Agencement d'anneaux en nids d'abeille sur plusieurs étages en sous-sols.


Optimiser le transport en taxi dans les grandes villes (Ecole Design Nantes)
Mettre en place des solutions de taxi-partage, géolocalisation et signalétique adaptée.


Profiter de l'énergie thermique des mers pour produire un maximum de produits dérivés (Ecole Centrale Nantes)
Produire de l'électricité pour générer de l'hydrogène et de l'ammoniac. Produire de l'eau douce pour alimenter des centres de thalassothérapie et fabriquer de l'eau potable. Utiliser les eaux profondes riches en nutriments pour fabriquer des produits cosmétiques et alimentaires.


Optimiser la diffusion de la lumière dans les bâtiments anciens (Ecole Design Nantes)
Des façades réfléchissantes pour les parois étroites des cours intérieures. Des miroirs inclinés et des verrières pour capter au maximum la lumière et la rediriger vers l'intérieur.




Implanter des éoliennes flottantes en haute mer (Ecole Centrale Nantes)
Une solution pour réduire le coûts d'installation des éoliennes traditionnelles et faciliter le recyclage des matériaux.







Prolonger l'apprentissage du collégien en dehors du temps scolaire (Ecole Design Nantes)
Mettre en application les ressources apprises en cours, à travers un jeu de construction de collaboration à distance avec d'autres personnes.

Augmenter sensiblement la quantité de plastique recyclé (Ecole Centrale Nantes)
Nettoyer les plastiques souillés et utiliser de la vaisselle compostable.


Mettre en valeur l'expérience du vin (Ecole Design Nantes)
Utiliser un autre matériau que le verre traditionnel pour mettre le vin en bouteille. Une solution très esthétique : la porcelaine avec ses codes couleurs distinctifs.



Valoriser les déchets de l'industrie du bâtiment (Ecole Centrale Nantes)
Définir un procédé de recyclage et de valorisation des plâtres.







Lutter contre les nuisances en open space (Ecole Design Nantes)
Filtrer les nuisances physiques et numériques des espaces de bureaux qui sont aujourd'hui en France à 60% sous forme d'open spaces. Un mélange de logiciels qui permettent au salarié de composer sa propre interface de signalisation et de cloisons acoustiques modulables.




Produire de l'eau potable dans les zones les plus désertiques (Ecole Centrale Nantes)
Une éolienne récupératrice d'eau potable par condensation de l'humidité de l'air capable de produire 500 L d'eau par jour.



Rendre plus sûrs et agréables les déplacements urbains du piéton (Ecole Design Nantes)
Des traversées lumineuses avec un système de pavés lumineux et de balises d'alerte sécurisant la traversée des piétons.


Je ne sais pas vous, mais moi je trouve toutes ces idées très emballantes et révélatrices de la volonté de notre jeune génération de consommer plus équitablement, de mieux partager les espaces, de changer les (mauvaises) habitudes et globalement d'améliorer leur cadre de vie en société. 

samedi 22 octobre 2011

Bien exporter c'est aussi bien connaître ses interlocuteurs

Exporter est une forme de défi qu'encore trop peu d'entreprises en France décident de relever. Malgré les promesses d'eldorados, de croissance et de diversification que l'export peut véhiculer, les obstacles, imaginaires ou avérés, prennent souvent le pas et empêchent nos entrepreneurs de se lancer : "Je ne parle pas de langues étrangères", "Je ne connais pas la législation en vigueur dans tel ou tel pays", "Qu'est-ce qui se passera si je ne suis pas payé ?", "Je ne connais pas suffisamment le système de distribution de ce pays", "Je vais être copié", "Je ne sais pas quel pays choisir", "Je n'ai pas les reins suffisamment solides pour lancer mon activité à l'étranger", etc ...

J'ai déjà eu l'occasion de débattre ici de certaines de ces objections et je n'y reviendrai pas dans ce post. Je souhaite cette fois-ci attirer l'attention de ceux qui ont déjà réussi à passer outre ces frilosités, mais qui ont peut-être sous-estimé un autre aspect des difficultés du monde de l'export, celles liées aux différences interculturelles. Je vous propose ainsi de partager un certain nombre d'expériences personnelles afin d'attirer votre attention sur différentes habitudes, différents mécanismes, différentes attitudes que j'ai pu observer dans 5 régions du monde que je connais particulièrement bien, soit pour y avoir vécu, soit pour y avoir passé beaucoup de mon temps avec des clients, partenaires ou concurrents.

Voici donc quelques observations au sujet du comportement en situation commerciale au Japon, aux Etat-Unis, au Royaume Uni, en Chine et dans les pays d'Europe de l'Est (principalement Russie, Pologne et Hongrie) :

Japon
  • Les décisions doivent faire l'objet d'une forme de consensus, mais le poids de la hiérarchie biaise souvent ces décisions collectives
  • On aime négocier tout au long du processus d'échange, même parfois après qu'un contrat ait été signé
  • Les gens ne se serrent pas les mains, mais se saluent en se courbant l'un vers l'autre
  • Un dirigeant "senior" exigera d'avoir en face de lui un interlocuteur de niveau équivalent
  • Il n'est absolument pas coutumier d'organiser des déjeuners d'affaire. Les repas d'affaire se déroulent le soir
  • Il ne faut pas laisser le doute s'installer. Le doute est synonyme de risque potentiel qu'il convient d'éviter
  • Le Japon est une société très machiste
  • Le poids des anciens congloméras est encore très présent en particulier dans la notion de réseau
  • Les japonais aiment bien les cadeaux, et le cérémonial autour de l'offrande est très important
  • Il est important de savoir reconnaitre ses erreurs
  • Il n'est absolument pas de bon ton de laisser transparaitre ses sentiments
  • Un japonais n'utilise quasiment jamais le mot "non" tout seul

Etats-Unis
  • Il convient de privilégier les actions à court terme, concrètes, plutôt que les plans sur la comète ...
  • Un contrat est un contrat ! Ni plus, ni moins ...
  • Il faut aller de l'avant, innover et faire des choses nouvelles
  • Un bureau avec beaucoup de fenêtres est forcément le bureau d'un grand chef !
  • Ils adorent les procédures dirigistes qui ne laissent aucune place à l'approximation
  • Un américain ne peut que très difficilement accepter de se voir donner des leçons de marketing par un français ...
  • On sait faire des affaires rapidement
  • Ils travaillent tôt le matin et finissent tôt le soir

Royaume Uni
  • Les prises d'initiatives individuelles sont encouragées
  • Les contrats sont décortiqués et cela prend du temps à les élaborer
  • Le fond et la précision des données comptent peut-être plus qu'ailleurs, au détriment de la forme
  • L'esprit de compétition (voir de jeu) est très développé
  • Un homme d'affaires est toujours très bien habillé

Chine
  • Beaucoup de personnes sont superstitieuses et on ne pourra pas toujours faire ce que l'on veut n'importe quel jour
  • Faire des études de marché n'est absolument pas dans leur culture. C'est même perçu comme une perte de temps
  • La méthode de l'ajustement est privilégiée. On fonce et on corrige le tir au cas par cas pour s'adapter
  • La parole et les échanges verbaux sont très usités, plus que les écrits
  • Attendez-vous lorsque vous présentez un projet ou une offre à le faire plusieurs fois devant des groupes différents constitués d'un nombre important de personnes
  • Un chinois ne serre en principe la main d'un autre chinois que s'il ne l'a pas vu depuis longtemps
  • Le poids de l'histoire est important. Faire des choses nouvelles qui n'ont jamais été faites avant est d'autant plus difficile
  • Pour faire des affaires, il est plus facile d'avoir établi des liens directs avec ses interlocuteurs
  • Une délégation chinoise en voyage à l'étranger n'hésite pas à faire en sorte que les collaborateurs partagent leurs chambres d'hôtel à plusieurs pour limiter les frais

Europe de l'Est
  • Il est souvent hors de question d'aboutir à des compromis. Ils savent dire non et imposer leurs points de vue.
  • Ce sont des hommes et des femmes de dialogue qui accordent une grande importance aux relations humaines
  • Prévoir des repas d'affaire bien arrosés (surtout avec les russes ...)
  • Ils sont très sensibles au prestige des lieux dans lesquels vous organisez des réceptions ou des négociations
  • Il faut être patient et laisser le temps au temps ...

Je laisse à chacun d'entre vous le soin de compléter ces listes qui sont certainement loin d'être exhaustives, mais qui ont le mérite de reposer sur du vécu ... Et en même temps, souvenons-nous que les aprioris ont la vie dure et que, dans beaucoup de pays étrangers, nous autres français sommes encore perçus comme ceux qui passent 2 heures à table tous les midis ou qui sont d'indécrottables arrogants qui méprisent les étrangers ...

vendredi 21 octobre 2011

Et si nous pensions Design Universel pour avancer ?

Je sors tout juste d'une conférence organisée par l'école de design de Nantes, dont le sujet général était centré sur la compréhension du comportement des usagers et l'identification des besoins de consommation et de services d'un individu.
Un débat a particulièrement retenu mon attention. Organisé par Catherine Bouvard, responsable de cursus à l'école de design, Marine Semichon, architecte diplômée d'état chez David Bonnett Associates à Londres, et Florent Orsoni, directeur exécutif de Tutti Mobi et conseiller auprès de ministères et collectivités locales en matière d'accessibilité, le débat en question avait pour thème l'approche positive de la contrainte comme génératrice de service supplémentaire et fut l'occasion d'échanges au sujet d'un concept émergeant et prometteur, celui du Design pour tous, appelé encore Design Universel.

"Design for all est la conception d'environnements, produits et services afin que toutes les personnes, futures générations incluses sans restriction d'âge, de genre, de capacité ou d'origine culturelle, puissent avoir les mêmes opportunités de comprendre, d'accéder et de participer pleinement aux activités économiques, sociales, culturelles et de loisir, de manière la plus indépendante possible"

Plus qu'un concept, il s'agit ici sans doute d'un véritable état d'esprit, d'un véritable objectif de société, qui veut faire d'une contrainte forte, en l'occurrence l'accessibilité au plus grand nombre, un axe de développement et d'innovation susceptible de faire naître des activités économiques nouvelles.
L'idée repose sur le souhait de proposer des solutions au service de l'Homme dans sa plus totale diversité, et non plus en considérant qu'il y a un Homme type ou qu'il y a des Hommes avec des besoins si particuliers qu'ils finissent par être considérés comme exceptionnels et marginaux (l'exemple des handicapés est une illustration de cette marginalisation dont on souhaite sortir avec cette idée de Design Universel). Présenté autrement, il convient ici de vouloir rester généraliste dans son offre tout en touchant un maximum de cibles diversifiées. Il convient de ne pas prendre la contrainte comme une contrainte, mais bien comme potentiel levier d'innovation.

Les champs d'application du Design Universel sont vastes : les transports, les communications, l'information, l'accès aux lieux publics, les biens courants, les loisirs, ... Imaginer et concevoir des musées qui puissent être visités au même rythme, avec les mêmes regards, en partageant exactement les mêmes infrastructures par une personne handicapée, étrangère, jeune ou vieille. Rendre possible l'utilisation d'un téléphone à écran tactile à un déficient visuel (au passage, qualifier de "tactile" un écran qui ne peut aujourd'hui pas être utilisé par un non-voyant est assez paradoxale ...). Faire en sorte qu'un lieu de vie puisse s'adapter au fil du temps aux différentes contraintes des étapes de la vie d'une famille qui se construit, s'agrandit, se disperse, vieillit. Adapter certains outils de bricolage ou ménagers à des utilisateurs privés de certaines capacités ou pas toujours suffisamment "formés" à leur utilisation. Voilà autant de sujets qui illustrent les apports potentiels de ce Design Universel.

La mise en oeuvre d'une stratégie de Design Universel a été il y a quelque temps déjà proposée par Bob Zeidman à travers une méthodologie qui fait la part belle à 7 critères et qui permettent du juger de la pertinence d'un produit ou d'un service en matière d'accessibilité :

  • Utilisation équitable
  • Flexibilité
  • Simple et intuitif
  • Perceptibilité de l'information
  • Tolérance à l'erreur
  • Espace pour l'utilisation
  • Effort physique minimal
Toyota est aujourd'hui reconnue dans le monde pour son implication dans le domaine du Design Universel que l'entreprise nippone souhaite déployer pour favoriser sa politique de qualité.

Le débat d'aujourd'hui fut passionnant et il a en particulier mis en exergue un certain nombre de paradoxes auxquels la notion de Design Universel devra sans doute être confrontée avant de pouvoir être considérée comme une avancée mature :
  • Personnalisation ou Universalité ?
  • Design ou Banalisation ?
  • Rupture ou Incrémentation ?
  • Sophistication ou Simplicité ?
  • Instantanéité ou Durabilité ?


Le Design Universel ne serait-il pas une autre tendance propice à l'innovation parmi celles que j'avais déjà répertoriées par ailleurs il y a quelques temps ? ...

lundi 17 octobre 2011

Savez-vous ce que nous aimons vraiment ?

C'est sans doute un lieu commun de dire que nous sommes tous à longueur de journée assaillis de toutes parts par la publicité. Mais il convient effectivement de reconnaitre que la multiplicité des marques, mais surtout des différents supports de communication, n'ont fait qu'accélérer les choses ces 10 dernières années. Beaucoup y voient un véritable fléau, un inconvénient, une gène, une agression permanente pour nous et nos enfants. Personnellement, j'y vois au moins 2 avantages majeurs. Mais en tenant les propos que je m'apprête à tenir ici , je me positionne en tant que professionnel du marketing et non plus en tant que consommateur. Quoi que ...

Le premier avantage réside dans le fait qu'à présent, pour se rendre visible, un annonceur doit faire preuve de beaucoup plus d'originalité, d'inventivité. On peut imaginer que la multiplication des annonces de tout genre tire le niveau vers le haut (en tous cas en ce qui concerne le haut du panier des annonces) et que finalement ce n'en est que plus profitable, au sens agréable du terme, pour les consommateurs que nous sommes et que plus intellectuellement satisfaisant pour les marketeurs que certains d'entre-nous sont.

Le second avantage est représenté par l'ouverture statistique offerte par ce grand nombre d'annonces, permettant ainsi d'élargir le champ des observations que tout à chacun est capable de faire et d'affiner ainsi notre connaissance des goûts et notre compréhension de l'efficacité en matière de communication. Si on nous demande de choisir entre rouge et noir, notre choix ne pourra se porter que très difficilement sur le bleu ... Finalement on arrive aujourd'hui, grâce à cette surenchère en matière de produits et de communication à mieux cerner ce que nous aimons vraiment.

Ce qui semble séduire aujourd'hui la majorité des consommateurs, ce qui permet aux marques de se faire apprécier, peut être résumé en 5 points clés. C'est en tout cas la conclusion de l'étude d'Interbrand de cette année sur les raisons qui ont fait que des marques ont réussi à augmenter leur capital d'appréciation auprès des consommateurs :

  • La clarté et la simplicité
Nous apprécions une offre et une communication claires, facilement accessibles et rassurantes, surtout en cette période de crise(s). Google est l'archétype d'une telle marque. Nokia, dont les interfaces produits sont jugés trop compliquées semble s'être éloigné de cette attente.

  • L'engagement
Une entreprise qui s'engage a plus de chances de se faire apprécier. Peu importe d'ailleurs la forme de l'engagement : engagement citoyen, engagement vis-à-vis de ses employés, engagement assorti d'une garantie de résultats. AXA est le plus bel exemple de cette catégorie d'entreprises avec son nouveau slogan "réinventer notre métier" et ses différents programmes d'accompagnement des jeunes.
  • La pertinence et la rapidité
Il s'agit ici de rendre sa promesse tangible et de répondre le mieux possible et le plus rapidement possible aux attentes des consommateurs. Amazon répond parfaitement à ces critères.
  • L'authenticité et la fidélité
Rester fidèle à ses valeurs lorsque ces dernières sont parfaitement reconnues par le marché, est une qualité qui continue de séduire. Mercedes l'a bien compris en choyant ses clients en leur offrant un certain nombre de privilèges haut de gamme.
  • La présence
C'est particulièrement pour les entreprises réputées d'habitude discrètes que cet attribut peut faire marquer des points auprès d'une clientèle qui se verra rassurée par cette présence renforcée. C'est le cas par exemple de Cartier qui a agréablement surpris sa clientèle, mais aussi sa non-clientèle, en renforçant récemment sa présence sur Internet à travers des sites propres à ses différentes collections.


Ces valeurs relativement classiques, sans excentricité particulière sont à comparer avec ce qui a été par ailleurs identifié par le Syndicat des Régies Internet (SRI) comme les tendances actuelles de la communication "on-line" sur Internet et qui font qu'une marque se fera plutôt bien reconnaitre par les internautes :

  • La contre-culture
Celle qui met en avant le second degré, voir le "trash" ou encore l'auto-dérision, semble être une tactique utilisée par de nombreuses marques pour faire parler d'elles.

  • L'ego trip
La chasse aux "followers", "friends" et autres "like" est un sport pratiqué par beaucoup d'internautes, mais aussi par beaucoup d'entreprises sur Internet. Il convient ici de renforcer son pouvoir charismatique en montrant aux autres combien on est aimé au sens quantitatif du terme.

  • L'atelier créatif
Internet est devenu un véritable lieu d'expression artistique. Chacun mixte les polices de caractères à sa guise, s'invente des vidéos plus ou moins originales et donne la possibilité à d'autres de co-valider telle ou telle tentative de cette expression.

  • La puissance absolue
Internet est la matérialisation de l'ouverture des possibles : avoir tout, tout de suite. Les marques qui répondent à cette exigence marquent indéniablement des points précieux. Mais il y a des exceptions. N'est ce pas Apple ? ...

  • Le jeu
Ceux qui savent amuser sont aujourd'hui considérés comme étant dans le vent (voir mon post précédent  http://sedifferencierdesesconcurrents.blogspot.com/2011/10/un-exemple-de-communication-innovante.html). Le jeu est l'essence même de l'interactivité que beaucoup réclament, et ceux qui savent offrir ces espaces ludiques gagnent indéniablement en crédit reconnaissance.

  • Le meilleur prix
Loin de la politique du hard-discount, Internet surfe à présent sur la vague du juste prix. Le consommateur veut trouver le meilleur produit du moment en continuant de penser qu'il est un privilégié (achats groupés, achats privilèges, ...).

  • Woodstock en ligne !
Nous sommes à l'ère de la célébration, du partage à l'échelle planétaire. Internet est devenu un lieu de rassemblement et les réseaux sociaux les véhicules incontournables de cette soif d'appartenance à une communauté. Les entreprises qui créent une communauté ou qui sont partie prenante de cette stratégie de fusion collective sont perçues comme des entreprises parfaitement intégrées à la société.

  • L'information choisie et ciblée
Le consommateur souhaite que l'on respecte ses instants d'intimité. Il veut lui-même choisir l'information qui l'intéresse et le moment auquel il y accédera, et ne plus attendre le journal de 20h, impersonnel et trop stricte dans son format pour répondre à cette attente. Nous voulons nous-mêmes choisir la valeur que nous allons donner à la publicité qui nous atteint, et surtout que cette publicité soit en ligne avec le type d'informations que nous recherchons de manière volontaire.

Une entreprise sera donc aujourd'hui considérée comme reconnue lorsqu'elle saura manipuler avec dextérité le maximum de ces attributs (Contre-culture, Ego trip, Créativité, Puissance absolue, Jeu, Meilleur prix, Célébration, Information choisie), et elle sera appréciée lorsqu'elle saura faire preuve soit de Clarté, d'Engagement, de Pertinence, d'Authenticité ou de Présence.
Et une entreprise qui saura associer une grande partie de ces attributs, pris dans ces 2 catégories, sera à la fois reconnue et appréciée ...



samedi 15 octobre 2011

Un exemple de communication innovante

Les grandes marques ont bien compris depuis quelques années déjà que le jeu était de nos jours partie prenante de la vie des consommateurs. A commencer par cette fameuse génération Y, baignée de consoles, 3D, interactivité et autres moyens ludiques d'occuper ses temps libres que l'on souhaite de plus en plus nombreux. La communication des marques qui visent en priorité ces cibles de consommateurs qu'il faut toujours surprendre, a dernièrement pris en plusieurs occasions une forme particulièrement originale et très impliquante :  faire jouer le consommateur en lui donnant l'impression qu'on ne veut pas lui offrir autre chose que du bon temps. Faire jouer en donnant l'impression que l'on ne veut rien vendre ...

Mini a récemment parfaitement réussi à attirer l'attention sur elle en organisant une grande chasse au trésor dans la ville de Stockholm. Fin 2010, la marque anglaise a su allier plaisir de s'impliquer physiquement, stratégie, utilisation de nouvelles technologies et appât du gain avec son projet Get Away Stockholm 2010. Le jeu consistait à attraper virtuellement avec son iPhone une Mini qui se déplaçait pendant toute une semaine non moins virtuellement dans les rues de Stockholm, tout en veillant à ne pas se la faire voler par les autres joueurs. C'est ainsi que plus de 11 000 personnes ont couru à travers la capitale suédoise pendant toute une semaine dans l'espoir de remporter l'unique prix de ce jeu, une Mini Countryman …

Un véritable succès public et médiatique qui illustre parfaitement le pouvoir de l'innovation dans la communication et le fait qu'il n'est pas obligatoirement nécessaire de dépenser une fortune pour faire parler de soi.

jeudi 13 octobre 2011

Innover grâce aux tendances mondiales

le site influencia.net, relais incontournable et agitateur des tendances et influences du moment en matière marketing et commercial, me fait l'honneur de publier l'un de mes articles au sujet des grandes tendances mondiales et des perspectives qu'elles pourraient faire naître à plus ou moins court terme.

http://www.influencia.net/fr/actualites1/innover-grace-aux-tendances-mondiales,47,2008.html

Il s'agit d'une version allégée de l'article un peu plus conséquent que j'avais écrit cet été : L’étude des tendances mondiales nous donne des pistes pour innover


http://sedifferencierdesesconcurrents.blogspot.com/2011/07/letude-des-tendances-mondiales-nous.html

mercredi 12 octobre 2011

Les chiffres clés des annonceurs en 2010


L'Union Des Annonceurs (UDA) vient de publier les résultats 2010 de son étude sur le comportement des annonceurs en France. Outre le fait de constater que le niveau des montants consacrés à la communication sous toutes ses formes a retrouvé celui atteint en 2003 (30,7 milliards d'euros, +2,9% par rapport à 2009), l'UDA souligne que la part consacrée par les entreprises françaises aux média reste l'une des plus faibles parmi les pays développés.


Quelques points à noter :

  • Le marketing direct reste le premier support de communication des annonceurs en France : 9,2 milliards d'euros. Il est suivi par la promotion avec 4,9 milliards d'euros, et la télévision avec 4,1 milliards d'euros
  • la télévision conserve sa première place parmi les médias choisis par les annonceurs, devant la presse, qui voit son érosion ralentir (- 1 % en 2010, vs - 17,1 % en 2009). L'achat d’espace sur Internet et les liens sponsorisés représentent désormais plus de 10 % des investissements médias des annonceurs
  • La distribution reste en 2010 le premier secteur annonceur en France. Par contre, c’est le plus faiblement présent à la télévision, en partie du fait du maintien de l’interdiction qui lui est faite d’adopter un discours promotionnel sur ce média. On note par contre que la télévision est très utilisée par les secteurs alimentaires (70% des dépenses médias), hygiène-beauté (61% des dépenses médias) et entretien (86% des dépenses médias)
  • Les principaux annonceurs de France se trouvent les leaders des secteurs de l’automobile, de la téléphonie et de la distribution. Renault, avec un budget de 428 millions d'euros, arrive en tête, suivi par Orange (397 millions d'euros), SFR (356 millions d'euros) et Peugeot (314 millions d'euros). Parmi le top 15 de ces budgets, la plus forte progression par rapport à 2009 est à mettre sur le compte de Ferrero (209 millions d'euros ; +31%)
  • 20 annonceurs pèsent 20 % du total des investissements médias nationaux. Leur budget moyen est de 229,8 millions d’euros. Ils consacrent 45,5 % de leurs investissements à la télévision. Inversement, 19 647 annonceurs ont un budget moyen de 236 700 euros et représentent également un autre 20 % du total. 44,1 % de leurs investissements sont concentrés sur la presse
  • En 2010, les investissements dédiés en France à la communication d’entreprise ou communication corporate représentent 12 milliards d’euros : 10 milliards ont été investis en communication externe, 2 milliards en communication interne

Par ailleurs l'UDA s'est intéressée aux statistiques des annonceurs de part le Monde :
  • En 2010, la reprise a été générale, avec une augmentation de 5,5 % des investissements médias mondiaux. La hausse la plus spectaculaire provient d'Amérique latine (15,6 %)
  • Procter & Gamble est le tout premier annonceur du classement mondial (8,7 milliards de dollars). L’Oréal (4,6 milliards de dollars), premier groupe d’origine française dans le "Top 100", occupe, comme l’an passé, la 3e place du classement derrière Unilever (6 milliards de dollars)



mercredi 5 octobre 2011

Ce que Steve Jobs nous laisse

Vous n'avez sans doute pas échappé à la nouvelle: Steve Jobs est décédé cette nuit.
Souvent adulé pour son talent de visionnaire, cité en exemple pour sa capacité à aller au delà de la demande des consommateurs, pour faire naître de véritables besoins, il aura été un dirigeant exigeant qui n'aimait pas les compromis et un porte parole brillant de sa technologie. Véritable leitmotive, ou simple slogan marketing, seuls ses proches pourront avoir un avis éclairé à ce sujet, il disait que la raison d'être d'Apple était de rendre la vie de tout à chacun plus facile.
Beaucoup de choses vont être écrites dans les jours qui viennent à son sujet. Beaucoup a déjà été dit.

Je me permets simplement d'exhumer 2 articles de mon blog écrits cet été dans lesquels je mettais en avant les talents de Steve Jobs et tentais d'expliquer le succès d'Apple. Une forme d'hommage, à moins que ce ne soit que très opportuniste de ma part, seuls mes proches pourront avoir un avis éclairé à ce sujet ...

http://sedifferencierdesesconcurrents.blogspot.com/2011/07/les-7-principes-du-succes-selon-steve.html

http://sedifferencierdesesconcurrents.blogspot.com/2011/09/un-des-mes-amis-setonnait-recemment-du.html

lundi 3 octobre 2011

Notre futur à travers 5 tendances pour les 50 prochaines années



Je m'étais essayé au mois de juillet dernier à identifier quelles pourraient être les tendances mondiales du moment et comment elles pourraient donner lieu à des opportunités concrètes en matière de développements, et en final de business.
(voir http://sedifferencierdesesconcurrents.blogspot.com/2011/07/letude-des-tendances-mondiales-nous.html)
J'avais cité 4 grandes familles : l’environnement, la démographie, les ressources naturelles et énergétiques et la globalisation.
Le futurologue Richard Watson présente à Paris, lors de la conférence Future Now, sa propre vision des grandes tendances du prochain demi-siècle. Il dénombre de son côté 5 catégories : la démographie, le passage à une économie dominée par l'Est, l'hyper-connectivité, les technologies GRIN et l'environnement.
Beaucoup de convergences ! ...


Les 5 grandes tendances selon Richard Watson :


Le vieillissement de la population
D’ici à 2050, le nombre de personnes âgées dans le monde dépassera celui des jeunes, et ce, pour la première fois dans l’histoire du genre humain. Dès la prochaine décennie, toutes les 8 secondes dans le monde une personne fêtera son cinquantième anniversaire... La proportion de personnes âgées n’a cessé de croître durant le 20ème siècle, et l’on prévoit que cette tendance se poursuivra au 21ème siècle. Elle est passée de 8 % en 1950 à 10 % en 2000 et devrait atteindre, d’ici à 2050, 21 %.

Les mutations démographiques sans précédent amorcées au 20ème siècle et se poursuivant au 21ème siècle, sont en train de modifier profondément le monde. L’allongement de l’espérance de vie et la baisse des taux de fécondité engendrent des changements structurels de grande ampleur dans toutes les sociétés humaines. Le vieillissement de la population, aux conséquences profondes et durables, offre à toutes les sociétés des perspectives immenses et représente également un défi majeur. 
Le futur 3è âge vivra plus longtemps et en meilleure santé. Cette explosion démographique aura un impact évident sur l’industrie de la santé dans son ensemble (mutuelles privées, dépenses pharmaceutiques, tourisme médical, etc.).

L'économie met le cap à l'Est
L’Europe et les Etats-Unis sont clairement en train de perdre leur leadership au profit de l’Asie et plus particulièrement de la Chine et de l’Inde. Avec 1,3 milliards d’habitants, la Chine regroupe près d’un cinquième de la population mondiale. Cet effet de taille rend d’autant plus spectaculaire les performances économiques : au cours des deux dernières décennies, le PIB a augmenté en moyenne de 9½ % par an et a donc été multiplié par 6. La taille absolue de l’économie dépasse aujourd’hui celle d’un certain nombre des principaux pays européens. Mais le PIB par tête est encore très bas (4000 dollars par an en parité de pouvoir d’achat, contre 25000 en France).
L'Inde, pays de plus de un milliard d'habitants, représente actuellement 2 % du PIB mondial. À l'horizon de 2050, il devrait, selon Keystone India, atteindre 17 %. Une performance qui placerait l'Inde devant l'Union européenne (15 %) et le Japon (4 %). Dans les prochaines années, le gouvernement indien investira des centaines de milliards de dollars dans la modernisation du territoire, principalement en électrification et en infrastructures.
Le centre économique, politique et le pouvoir militaire migrent petit à petit de l’Ouest à l’Est.
Les deux puissances que sont La Chine et l'Inde, deviendront des centres économiques et d’innovations incontournables. L'une des principales conséquences sera une demande grandissante en ressources naturelles, largement supérieure à l'offre dans certains domaines.

L’hyper-connectivité
Le trafic mondial Internet aura quadruplé entre 2009 et 2014. Dans l’ensemble, ce trafic va enregistrer un taux de croissance annuel de 34 %. Plusieurs catalyseurs sont propices à la croissance du trafic Internet :
Augmentation de la surface d’écran : plus d’un milliard de mètres carrés de surface multiécran d’ici 2014 (périphériques grand public).
Augmentation de la vitesse à large bande : la vitesse mondiale moyenne de téléchargement d’une connexion Internet résidentielle est 35 fois plus rapide en 2010 (4,4 mégabits par seconde) qu’en 2000 (127 kilobits par seconde).
Augmentation de la puissance informatique : un système multicœur avec un système d’exploitation 64 bits peut utiliser 4 milliards de fois la mémoire vive, comparé à un système 32 bits.

La connectivité sera omniprésente ! La globalisation, la dérégulation, la technologie et les nouveaux modes de vie changeront les codes sociétaux auxquels nous sommes aujourd’hui habitués. Nous sommes plus d’un milliard à être connectés et le chiffre aura plus que doublé dans la décennie à venir.

La mauvaise nouvelle : sur le plan de la technologie, la vie privée est morte ou en train de mourir.

La bonne nouvelle : cette ultra-connectivité générera une forme de transparence et de responsabilité, pour aboutir à une atmosphère ambiante plus honnête. La masse deviendra plus censée et responsable dans ses prises de décisions. Un comportement qui sera directement lié à une connectivité intelligente tournée vers la foule. Le “moi” disparaitra au profit du “nous”...

L'envolée des technologies GRIN
Génétique, Robotique, Internet et Nanotechnologie forment l’anagramme de GRIN. Les machines seront omniprésentes dans le futur. Il est évident que l’ordinateur deviendra plus intelligent que son créateur, ce qui mettra l’humanité devant un énorme dilemme existentiel. Comment arrêter des machines plus intelligentes que l’homme ?
Un autre phénomène devra être abordé avec habileté par la race humaine : la convergence entre la robotique assistée par l’informatique et la nanotechnologie.

Le développement durable
Lorsqu’on aborde le volet environnement, il est très difficile de ne pas évoquer le problème crucial du changement climatique. Un problème qui devrait nettement influencer les autres tendances des 50 prochaines années. On ne peut éviter dans toutes projections de sérieux problèmes comme l’effondrement du système économique ou des épidémies mondiales liées au dérèglement.

A cela se rajoutent des surconsommations de nos ressources naturelles (pétrole, charbon, gaz, eau et uranium) accompagnés d’une surpopulation inévitable. Les notions de «durable» dans un sens plus large, de réutilisation, de réduction et de recyclage seront prioritaires dans le futur.