samedi 25 février 2012

Des dettes réglées de façon bien mystérieuse

J'ai entendu un peu plus tôt dans la semaine une petite histoire sous forme de parabole, qui relate une façon bien originale de régler ses dettes.

Quelqu'un peut-il m'expliquer la faille de ce tour de passe-passe que je n'ai toujours pas compris ? ...

Un représentant de commerce cherche un hôtel dans une petite ville de province pour y passer la nuit. Il n'y en existe qu'un seul et il n'a donc pas le choix. Le propriétaire le sait d'ailleurs fort bien et ses conditions sont quelque peu draconiennes : 100 € payables d'avance et en liquide. Le représentant de commerce, exténué par sa journée,  se plie à cette exigence et donne donc 1 billet de 100€ au propriétaire de l'hôtel et s'empresse de gagner sa chambre. Ces 100 € ne resteront pas longtemps dans la caisse de l'hôtelier. En effet ce dernier doit tout juste cette somme à son boucher-traiteur habituel et les lui ayant promis avant la fin de la journée, il file les lui remettre illico presto. Notre boucher-traiteur est fort aise de cette promptitude, car il se sait lui-même redevable de cette somme à la prostituée qui lui a accordé ses faveurs la nuit dernière ... Mais, le petit billet estampillé du Pont parisien de Neuilly, ne restera pas longtemps propriété de cette charmante demoiselle, puisque cette dernière s'empresse de retourner à l'unique hôtel de la ville, donc celui où est descendu notre représentant de commerce, pour s'y acquitter de sa dette de 100€ correspondant au prix de la chambre utilisée dans le cadre de ses services tarifés de la veille ...
C'est alors que notre représentant de commerce redescend à l'accueil ; il a changé d'avis, il ne souhaite plus rester dans cet hôtel, et argumentant auprès de l'hôtelier qu'il n'a absolument rien touché dans la chambre, ce dernier accepte de lui rembourser ses 100€. Le représentant de commerce s'en retourne donc, son billet de 100€ dans la poche, laissant derrière lui 3 habitants ayant réglé leurs dettes respectives sans qu'un centime n'ait été déboursé ... 

10 commentaires:

  1. Nous ne vivons pas dans le même monde, car je ne connais aucun hotelier, aucun traiteur, ni aucune prostituée qui fasse crédit. C'est bien pour cela que le système financier est en crise, car si les banquiers d'affaires se comportaient comme les professionnels sus-nommés, l'économie resterait réelle. Il ne faut pas voir dans cette fable un tour de passe-passe mais un leurre virtuel.
    A votre disposition pour en débattre!

    Fabrice

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  2. Aucun d'entre eux ne fait de bénéfice, il n'y a donc à aucun moment de création de valeur ! L'argent ne fait que tourner entre leurs mains...

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  3. Il y a des mouvements financiers...

    En louant la chambre l'hôtelier fait du chiffre d'affaires, donc recette.

    En règlant son fournisseur, il paie sa dette, donc sortie d'argent.

    Il y a des mouvements financiers dans chaque cas.

    Ce qui donne cette impression qu'il n'y ait pas de "centime déboursé" c'est que tous les gens font une chaine... mais dans chaque comptabilité, il y a bien un mouvement financier...

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  4. EN fait tout repose sur le fait que l'un des acteurs ait accepté de "s'asseoir" sur ses dettes : l'hôtelier qui finalement revient sur sa décision de faire payer sa chambre en avance ...

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  5. Seul l'hôtelier est en perte sèche dans l'histoire.
    Il devait utiliser ces 100e pour régler sa dette mais les a rendus, il est donc en négatif.
    :-)

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    1. Sauf que n'ayant pas rendu le service il n'est pas en négatif mais simplement à zéro. Dans ce schéma il n'y a simplement pas création de valeur. Le boucher est probablement le gagnant...

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  6. La prostituée est gratuite? Elle paye 100€ la chambre dans laquelle elle facture une passe à 100€? La faille est peut-être là?

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    1. Il n'y a pas de faille dans le système. La confusion porte sur une valeur identique introduite dans tout ce circuit, qui n'est qu'un reflet du schéma courant de l'économie.
      Chaque intervenant réalise bien du chiffre d'affaires, mais il n'y a pas globalement d'enrichissement pour les intervenants, qui même sont financièrement perdant, puisque les services fiscaux ont récupéré à chaque transaction la TVA.

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  7. tout le monde est perdant car chacun devra reverser au moins 40% de cette somme à l'Urssaf et aux impots.
    soit 120 euros en tout dans le circuit du billet de 100 euros... CQFD

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  8. l'hotelier n'a pas pu rendre les 100 Euros au client qui partait sans s'endetter à nouveau, parce que pour pouvoir les rendre il aurait fallu qu'il les ait en caisse, or visiblement il n'avait rien dans sa caisse puisqu'il avait dû attendre de recevoir les premiers 100 Euros pour pouvoir régler sa dette au boucher. Donc à la fin si il a pu rembourser c'est en se mettant à découvert et donc en étant endetté envers quelqu'un qui lui aura pretté de l'argent, et pourquoi pas le boucher ? = retour à la case départ : la dette est toujours là.

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