lundi 4 juin 2012

L'industrie française peut encore être performante

Alors que l'on entend de plus en plus parler en France de désindustrialisation, de fermetures de sites et d'autres réjouissances de cet acabit, j'ai reçu en fin de semaine dernière une véritable bouffée d'oxygène en ayant la chance de visiter et d'échanger avec son Directeur Général, Christophe Rosière, une entreprise dont le nom ; les ACB, évoque, ici à Nantes, une période prospère de l'ère industrielle de la ville.

Les ACB sont les anciens Ateliers et Chantiers de Bretagne, créés en 1909 et qui ont été jusqu'à la fin des années 80 (après avoir fusionné avec les Ateliers et Chantiers de la Loire et ceux de Dubigeon) l'un des fleurons de l'industrie navale française. Les ACB ont traversé la fin du XXème siècle, sous la houlette d'Alstom qui en devient propriétaire, en se diversifiant tout azimut. Ils conçoivent et fabriquent pendant une douzaine d'années tout un tas de "moutons à cinq pattes" qui permettent à leur savoir-faire en matière de mécanique et d'hydraulique de perdurer et d'offrir à de multiples industries (nautique, aéronautique, nucléaire, agro-alimentaire, automobile, ...) des équipements divers et variés.

En 2000, Alstom souhaite se désengager et les ACB sont repris par une poignée de cadres de l'époque (dont Christophe Rosière). Avec 85 employés, la nouvelle équipe dirigeante fait le pari de relancer l'une des nombreuses activités de l'entreprise ; la fabrication de presses hydrauliques de fortes capacités, et d'en faire son unique fond de commerce. Cette décision est fondée sur la volonté de servir le marché de l'aéronautique qui connait depuis quelques années déjà une mutation spectaculaire.

L'aéronautique mondiale, et ses 2 principaux acteurs, (Airbus et Boeing) ont en effet construit au fil des années un modèle industriel bien particulier qui consiste à faire fabriquer leurs avions, après les avoir découpés en quantités de sous-ensembles, aux 4 coins du Monde par des centaines de sous-traitants, et finalement d'en réaliser l'assemblage dans quelques usines seulement. Les ACB ont parfaitement su identifier cette tendance, encore plus accentuée ces derniers temps par la vente d'avions à des pays émergents qui sont par le même coup devenus des partenaires de choix d'Airbus ou de Boeing en matière de fabrication. Il a ainsi fallu commencer à équiper ces pays en machines capables de fabriquer fuselages, longerons, cadres et autres lisses. Cet équipement est avant tout constitué de presses hydrauliques et de postes de soudage capables de plier, former et souder tôles et profilés essentiellement en titane et Inconel, matériaux réputés très difficiles à usiner et pour lesquels les techniques de pliage et de formage s'avèrent être les plus efficaces, à condition de disposer des presses et du savoir-faire appropriés. Les ACB maîtrisent parfaitement ce savoir-faire et sont devenus en très peu de temps l'entreprise experte et leader de ce secteur en forte expansion, fournissant même depuis peu des ateliers clé-en-main partout dans le Monde.

Plus récemment, conjointement au rachat de l'entreprise américain Cyril Bath et de l'installation d'un atelier dédié à Nantes, les ACB s'affichent aussi comme un fabricant de premier ordre de pièces aéronautiques complexes, ajoutant une corde supplémentaire à son arc lui permettant d'accélérer encore plus son développement. Christophe Rosière voit d'ailleurs le chiffre d'affaires de son entreprise (environ 40 millions d'euros aujourd'hui) pouvant doubler d'ici 2 à 3 ans.

Cet exemple illustre parfaitement les résultats qu'une entreprise peut rapidement obtenir en capitalisant sur un savoir-faire fort (la mécanique, l'hydraulique et la conception), en identifiant un marché de niche porteur (la sous-traitance aéronautique), en se dotant d'une stratégie adaptée (se concentrer sur l'aéronautique), et en prenant finalement tout le monde de vitesse.
Rassurons-nous : l'industrie française peut encore servir d'exemple. Les ACB en sont la preuve.

1 commentaire:

  1. Toulouse le 18.09.2013 .
    Bonjours , Mesdames , Messieurs ;
    Je suis un agent de maintenance au chômage ,
    et j'ai pense a d'adjoindre :
    jante
    réducteur
    frein
    moteur hydraulique
    " Le tout compact " il y aurais que
    1 les 3 alimentations hydraulique :
    frein + moteur
    2 fixations du moyeu fixe.
    3 jante + pneu
    Je me pose la question :
    1 du poids
    2 de la fiabilité : démarrage , durée
    3 maniabilité
    4 volume
    5 entretient.
    Je sais que vous avez l'outil de production ,
    Faut voir si c'est une bonne idée .
    michel
    michelpradines59@yahoo.fr
    0648118642

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